mercredi 24 octobre 2012

36eme café repaire: Eloge paradoxal du mensonge

Mardi 30 octobre à 20h00
à l'Hotel de l'Ange
Guebwiller
Eloge paradoxal du mensonge
En cette période de campagne électorale américaine, la vérification des faits énoncés par les hommes politiques (le fact checking pour être à la mode)  est plus que jamais d’actualité. De nombreux journaux y consacrent une rubrique nouvelle (Désintox dans Libé, Les décodeurs dans Le Monde,…).

On pourrait ainsi croire à une nouvelle ère de la vérité.

En réalité, il n’en est rien. Bien au contraire, on peut utiliser le mensonge en toute impunité, même le revendiquer et le transformer en arme politique.

Pour certains, comme Alain de Weck, « le mensonge est devenu en fait la plus grande menace interne pour la démocratie, davantage que la violence des dictateurs ou du terrorisme. Leur accumulation et leur acceptation comme base de décisions politiques sont bien les termites qui risquent de faire s’écrouler nos institutions démocratiques. »

D’autres, comme Paul Carbonne, aiment « les mensonges : ils adoucissent la vie. Qu’est-ce qu’un écrivain ? La menterie incarnée affirme Montherlant. Et pas seulement un écrivain : tous les artistes. Comment pourrait-on louanger les uns au nom de l’art et incriminer les autres au nom de la vie, plus précieuse encore que l‘art ? Plus précieuse, mais moins lisse. Les mensonges, c’est le papier verre de la vie, son encaustique, sa lustrine, son vernis. Nous mentons pour poncer toutes les aspérités de l’existence. Les photographes retouchent bien les photos des stars pour les rendre plus seyantes ! Le fard est illusion, tricherie mirage, bienheureux artifice et parfaite tromperie. Oublions les dessous chics, les fausses blondes, la magie des escarpins, les miracles de la chirurgie esthétique - et tout est au mieux dans un meilleur des mondes où les artifices sont légion et notre érection puissante. Laissons la vérité aux experts, aux juges, aux flics et à Dieu le Père, dont la naissance du fils relève déjà de l’enchantement. Et baignons les yeux ouverts dans le mystère du faux, du factice et du fictif : le bonheur est à ce prix. »

5 commentaires:

Christian WEISS Alsace/France a dit…

"Me croiriez-vous si je vous disais avoir menti quand je disais avoir menti ?"

Matthieu a dit…

Faisant suite aux propos "houleux" concernant la liberté d'expression durant la dernière séance, voici 2 liens pour donner un peu de profondeur au sujet :
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, intégrée en préambule à notre Constitution, c'est à dire le texte fondateur de notre République :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/dudh/1789.asp
notamment l'article 11 :
"La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi."
Faire des exceptions à cet article va à l'encontre même du fondement de notre république. Et soupçonner les personnes qui défendent cela d'être "facho" est un contre-sens.

Pas plus tard que vendredi Jean-Luc Mélenchon prenait une posture claire à ce sujet : http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/11/02/un-novembre-moch/#article1
"En toute circonstance je défends le droit pour chacun d’être traité à égalité de droit. Je sais parfaitement que ce Parti est interdit en Espagne. Mais il est légal en France. Et cela me suffit pour défendre le droit à la liberté d’Aurore Martin, citoyenne française. Et ce n’est pas un détail à mes yeux qu’elle soit française. Totalement. Avec la totalité des droits qui s’attachent à ce statut."

En espérant trouver un climat plus ouvert et serein la prochaine fois.

Christian WEISS Alsace/France a dit…

On sait combien la force et la confusion par la dialectique permet des raccourcis très contestables pour semer le trouble et permettre l'infiltration sous des biais d'outrage à la "démocratie". Tout le monde n'est pas dupe, et l'appel au respect doit procéder d'abord de l'exemplarité. Les partis, les discours, les plus extrêmes se masquent souvent de cette approche de victimisation alors que les projets en sous-main n'ont absolument rien de démocratiques puisqu'ils procèdent de l'exclusion, de la préférence nationale et autres dérives bien connues.

François a dit…

Je réponds à Matthieu.
Je suis l'animateur du café repaire du 24 octobre dernier.
Il s'est présenté comme membre de l'UPR (Union Populaire Républicaine) et a défendu les thèses de ce parti.
J'assume entièrement les "propos "houleux" concernant la liberté d'expression" qui ont été tenus car, recherches faites, il s'avère que, pour moi, ce parti n'a pas sa place au sein d'un café repaire.
En effet, la charte de l'UPR affirme que: "Pour parvenir pour de bon à ce rassemblement de tous les Français sur l’essentiel, l’UPR veille à ne jamais prendre de position qui heurterait la sensibilité et les convictions de tous ceux qui lui font confiance. (…)Elle refuse de prendre position sur tous les sujets polémiques et secondaires sur lesquels certains s’ingénient à faire s’opposer nos concitoyens, pour mieux leur masquer le fait que le pouvoir de décision, sur ces sujets aussi, leur ont été dérobés."
De ce fait, il refuse de prendre parti à propos des thèses racistes et fascistes du FN pour ne pas s'aliéner son éventuel soutien dans son combat pour la souveraineté de la France.
Ce vide équivaut à une approbation et surtout rend le débat impossible.
Mon expérience politique m'a toujours prouvé que "sans étiquette" équivaut à "droite", surtout en Alsace.
D'autre part, le CV du fondateur de l'UPR, François Asselineau (sbire de Pasqua pendant des années, membre du Rassemblement pour l'indépendance de la France, nommé à Bercy par Sarkozy,...)est sans ambigüité sur ses convictions droitières ultra et réactionnaires.
Le CV de Erick Bozz Mary, bras droit d’Asselineau, qui définit son parti comme un rassemblement de « nationaux » et de « patriotes », est encore plus éloquent sur sa proximité avec l'extrême droite la plus puante.
Les endroits choisis par l'UPR sont aussi révélateurs: radio Courtoisie, radio Ici et Maintenant, radio Notre Dame, Cercle des Volontaires,....
Bref, rien de cela ne permet de garantir un climat ouvert et serein face à de telles idées lors d'un prochain café repaire.
François HERRB
francois.herrbwanadoo.fr

Matthieu a dit…

Cher François,
je retrouve ici les amalgames et le manque de discernement qui a mon sens ont pourri la soirée. D'une part être membre d'un parti, n'est pas adhérer aveuglément à toutes ses idées (je suis membre d'autres partis, ce qui me permet d'avoir des infos de première main) et d'autre part j'ai mentionné son nom non à des fins de "propagande", mais pour citer une expérience de "déboulonnage" d'un certain nombre de mensonges officiels, ce qui entrait à mon sens dans la thématique.
Quand vous dites "Mon expérience politique m'a toujours prouvé que "sans étiquette" équivaut à "droite", surtout en Alsace", on arrive pour moi au fond du sujet : pour plusieurs participants ne pas être de "gauche", c'est déjà être un peu fasciste. Faut-il avoir sa carte "Front de Gauche" pour "débattre" au Café Repaire ?
En réalité la discussion, au iieu de porter sur mes propos (dont celui qui a provoqué la tempête est le suivant : "le Front National ne dit pas QUE des conneries" (et c'est en effet une tactique en 2 temps, une stratégie de communication dont j'aurai bien voulu avoir le temps de discuter avant de me faire traiter de facho), c'est porté sur l'image et les amalgames que vous soupçonniez et dont vous m'accusiez (à tort, désolé). Quant à l'exemplarité, permettez-moi de rappeler que des menaces à mon encontre ont été proférées sans visiblement que ça ne vous gène.
Si je résume la séance de ce soir là sur cet thématique, votre conclusion c'est :
1/ interne houlàlà, il y a des informations fausses dessus, il faut se méfier.
2/ la liberté d'expression c'est bien, à condition d'être d'accord avec ce que je pense (c'est pour moi l'essence même du fascisme)
Je m'attendais à plus d'ouverture et de profondeur, j'ai été servi.