Mercredi 26 novembre 2014
20h00
Hôtel de l’Ange
GUEBWILLER
Le consumérisme, vice ou vertu ?
A
propos du consumérisme, l’abondance d’avis est naturellement de mise, de plus
lorsque pointe la fin décembre et son odeur de vin chaud….
A
notre gauche fleurissent les critiques de cette perversion ultime de notre
société capitaliste :
« Si être de gauche, c’est
remettre en cause l’idéologie dominante du capitalisme, nous avons fort à faire
en cette période de fêtes de fin d’année. Critiquer l’unanimisme béat qui
existe autour de Noël n’est pas chose aisée dans nos sociétés consuméristes.
Plus qu’à n’importe quelle
période de l’année, les citoyens ne sont plus que des consommateurs. Un seul
message est véhiculé du 1er au 25 décembre : il faut avoir pour être. Si
vous voulez prouver à vos proches que vous les aimez, ruinez-vous ! Cette
frénésie de consommation est sans limite, et nombreux sont ceux qui s’endettent
pour pouvoir passer un « Noël-comme-il-faut », comme dans les spots
publicitaires. Ceux-ci s’adaptent aux critiques auxquelles ils doivent faire
face. Il est désormais question de consommation solidaire, de cadeaux écolos,
etc. « Achetez, la planète vous remerciera ».
Mais durant ces fêtes de fin
d’années, il ne s’agit pas seulement de consommer, il s’agit de se faire
plaisir en achetant des produits de luxe. Par exemple, les grands magasins
parisiens, temples de la consommation, réalisent 25 % de leur chiffre
d’affaires dans les six à huit semaines qui précèdent Noël.
Comme le dit le patron du Bon
Marché, un grand magasin parisien, « même pendant les périodes de
ralentissement, les consommateurs sortent de leur frilosité et se font plaisir
au moment de Noël. Nous sommes là pour apaiser leur stress et leur
angoisse ». Calmons notre angoisse en dépensant ! »
Extrait
du blog du Parti de Gauche Midi-Pyrénées
A
notre droite se développe la conviction que le refus de la consommation est
l’autoroute qui nous mènera au collectivisme :
« À l’approche des fêtes, le
Français se réveille et constate que la société dans laquelle il vit est un
vaste cloaque de surconsommation méchante qui nous fait acheter des Sapins du
Diable, des Guirlandes Kapitalistes et des Cadeaux Néolibéraux. En général, le
râlement anti-consommation s’établit rapidement autour de l’importance prise
par l’argent et la comparaison avec le passé.
Ainsi, par le passé, qui était
mieux avant, on ne recevait qu’une orange à Noël et on était super content. On
mettait de la paille dans ses sabots et les bébés mouraient en bas-âge, ce qui
était quasiment le summum de l’extase sobre. On ne déchargeait pas de musique
gratuite sur youtube, on ne copiait pas de cassettes vidéos, on n’allait pas se
renseigner gratuitement sur Wikipedia, ni trouver son chemin tout aussi
gratuitement sur GoogleMaps, toutes ces choses étaient réservées aux riches et
c’était autant de gagné pour la population qui se vautrait dans le bonheur
vertueux de ne rien avoir d’autre que les engueulades en famille pour s’occuper.
Il y a ensuite la dénonciation
du trop-plein d’inutile. Que voulez-vous (ma brave dame), on achète à
l’évidence plein de choses dont on n’a pas besoin : chaussons, tapis de douche,
rideaux de douche, porte-manteaux et outils, slips bleus et iPods. Et tout ce
qui n’est pas composé de bonne chaleur humaine citoyenne et festive, de tissu
social et de relation humaine, c’est parfaitement inutile, tout le monde sait
ça.
Pour finir, les pauvres savent
être heureux avec trois fois rien. Conclusion: la misère est une vertu. »
Blog
de Hashtable
Enfin,
pour certains, comme le philosophe Bernard Stiegler, « le consumérisme a
vécu » grâce à l’économie de la contribution où le contributeur n’est ni
simplement un producteur, ni simplement un consommateur.
Le débat
(très riche) sera ouvert ce mardi lors du café repaire.
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