mercredi 1 juillet 2009

PREMIER Café-Repaire 30 juin 2009

Mieux vivre ensemble... par quelles alternatives (introduction et débat)

Animé par Christian Weiss

Une quarantaine de personnes autour d’une grande table, dans la douceur d’un soir d’été sur la terrasse de l’auberge du Remspach chez Cléo et Marc, se sont rassemblées pour ce premier Stammtisch Alternatif Citoyen (S.A.C. !!!!) autour d’un thème proposé par Dominique et Christian qui ont lancé l’initiative d’un Café-Repaire dans le Florival.
Après une courte introduction pour situer et « cadrer » le débat, la parole est laissée à celles et ceux qui étaient impatient-e-s de partager, échanger. De colères saines à des expériences relatées et des propositions concrètes, la diversité des interventions a fait la richesse de cette première rencontre, même si parfois, nous étions loin du thème initié. Ce compte-rendu est forcément incomplet puisqu’il est toujours délicat de retranscrire plus de 3 heures de débat
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INTRODUCTION :
Libéralisme, bulle financière, dérégulation, favoritisme, lobbying politique, tout cela nous a amené à une crise grave et le château de cartes capitaliste s’est écroulé.
Beaucoup se sont réfugiés dans l'individualisme en croyant pouvoir s'en sortir en "travaillant plus pour gagner plus", en accumulant des biens, en consommant par excès, en voyageant au bout du monde dans des palaces ensoleillés les pieds dans le sable, mais dont on ne quittait pas même l'enceinte. On sent bien que nous sommes allés dans le mur et que les messages d'alerte de certains prennent aujourd'hui plus de sens.
On peut aussi re-créer du lien social, se regrouper dans des initiatives, consommer moins et plus local, retrouver la joie des petits plaisirs quotidiens, reconnaître "l'autre" à qui vous allez donner quelque chose ou qui va vous apporter quelque chose, remettre de l'humain dans nos relations, échanger, se tolérer, se respecter...
Bien sûr se limiter peut être un facteur de frustration. Mais il ne faudrait pas oublier de penser globalement pour comprendre qu'une reconversion sociale, économique et écologique de notre société, de notre planète est inéluctable. Et cette rupture peut aussi ressembler à cette parole de Gandhi : "Vivre simplement pour permettre à d'autres de simplement vivre"....

DEBAT :
Oui, nous sommes dans des pays, un continent, riches, mais le minimum n’est même plus assuré (nourriture, toit, habillement) pour beaucoup de personnes. Il faut recréer des « solidarités » sur un même territoire, s’enrichir des expériences des autres pour avancer dans l’action et les initiatives locales : AMAP, groupement d’achat, marchés de montagne avec des produits locaux, circuits courts de distribution pour la nourriture par exemple. Plusieurs projets sont en cours et mis en place dans la vallée du Florival (association VAL-Linthal, Collectif Citoyen-Guebwiller). Si on parle beaucoup de bio, on relève aussi le prix cher de ces produits. Cependant, il ne faut pas oublier que cela dépend aussi du système de subventions qui va vers la monoculture (subventions à l’hectare) et pas à la qualité ou à l’encouragement d’une reconversion agricole. Il faut aussi être attentif à la rareté des matières premières et en premier à la plus vitale, l’eau et donc l’économiser, la préserver…
Lorsqu’on dit « on va droit dans le mur » avec le système libéral, capitaliste actuel, il faut relever que l’on parle d’une catégorie (de plus en plus générale et large de gens), mais ce n’est pas tout le monde : les nantis, les riches s’en sortent et continuent à profiter des cadeaux fiscaux, des dotations et des placements dans des paradis financiers. Ils ne font que peu de cas des masses de chômeurs laissés pour compte puisque seul leur profit est important. Le travail n’est plus une valeur, cela devient un privilège.
Nos comportements consuméristes sont critiqués, la propagande, la publicité, l’excès, mais ce n’est pas anodin, car c’est tout un système qui nous amène à ces comportements, et même l’acceptation de ce système par un endormissement général piloté par les médias. En politique, il y a peu de programmes alternatifs et cela amène le constat d’une démocratie bien vacillante. Les constats amers qui se traduisent par de la colère devraient pouvoir se traduire en actes : consommer est un acte politique, faire un jardin est un acte révolutionnaire.
En parlant du logement et de la nécessité de construire toujours plus de HLM (loi SRU pas appliquée dans plein de communes), on voit bien que ce n’est pas fait. En plus, certains relèvent que ce n’est pas non plus la seule solution. Celles et ceux qui vivent dans ces barres-ces blocs font tout pour en sortir et aller vivre ailleurs pour une meilleure qualité de vie. En plus, si on compte le nombre de logements vides, on se rend vite compte que la situation est accentuée par les propriétaires qui déterminent des critères pour les loueurs ( travail, sécurité, parfois racisme,…) et préfèrent laisser leurs locaux vides plutôt que de le louer « en prenant des risques » !!!
Pour l’habillement, il y a les marchés aux puces, le recyclage, les bourses et échanges qui sont des alternatives afin de réduire son budget « fringues ».
On peut aussi vivre mieux avec des choses simples qui ne coûtent pas cher, pas forcément voyager dans des pays lointains, mais aller à la rencontre de l’autre et partager (que veut dire « je le paye, cela m’appartient » ?).
Le manque de réaction par rapport à la situation actuelle est peut être lié à un niveau de conscience peu élevé (mais quand on est dans la survie, ce n’est pas évident de « s’élever »), lié à la crainte de sortir du troupeau, de penser par soi-même…, lié aussi au conditionnement, la propagande, la désinformation, la manipulation par les médias, les discours, les promesses….
Mais la valeur de l’argent peut aussi « se ringardiser » dans l’avenir. On peut retrouver le sens du partage, mutualiser des outils, initier des petites choses en se regroupant, recréer des communautés de quartier et surtout remettre de l’humain dans notre vie, dans nos relations.
Echanges de savoirs (le Rezo), économie sociale et solidaire (qui n’est enseignée dans aucune école professionnelle ou même dans les cours d’économie de lycée), initiatives concrètes locales, actions de terrain pour éveiller les consciences, politiser l’écologie et ne pas l’enfouir dans l’écocitoyenneté sans en attaquer les causes et verdir le vocabulaire ambiant en le dépossédant de son sens (bio, durable, décarboné, etc…), aider à relocaliser les productions et continuer la mobilisation citoyenne, associative, syndicale, politique car la pression populaire reste utile pour aller vers du changement, pour montrer que nous ne sommes pas d’accord, que des résistances existent.
Il ne faut pas forcément attendre des changements venant d’un Etat, mais commencer par soi-même, par son entourage, les changements sont toujours venus de « minorités agissantes ».

(compte-rendu synthètique par Christian Weiss-1er juillet 2009)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pour compléter les prochains thèmes proposés:
l'occidentalisation du monde: vers une standardisation des cultures? (francine)