lundi 12 octobre 2009

5ème Café-Repaire mardi 27 octobre 2009

Engagement citoyen, engagement associatif, engagement politique

Animé par Christian Weiss

MOTIVATIONS A S'ENGAGER
- elles sont diverses. Par altruisme pour certains (es), se mettre au service des autres et pas au sien, par ambition personnelle pour d'autres, être le 1er ; par idéologie aussi, religieuse par exemple ou politique, ou pour profiter d'avantages personnels. L'engagement, à priori au service et pour le bien des autres, peut vite s'éloigner de ces déclarations d'intention. Il y a des dérives, il y en a trop et dans beaucoup de domaines, y compris l'associatif.
- Avant de s'engager, une introspection personnelle devrait être faite au préalable à l'engagement, pour être clair avec soi-même et avec celles et ceux vers lesquels l'engagement est pris. Se situer d'abord soi, qu''est-ce que je veux, pour quoi, pour qui ... ? Quelles sont mes motivations profondes ? Sont-elles en accord avec ce que je suis, avec les buts de l'association dans laquelle je m'engage, par exemple.
- S'engager, c'est s'intéresser aux autres, aller vers les autres, être à leur écoute, recevoir aussi,
- C'est aussi partager des convictions avec d'autres personnes, sachant qu'on ne peut rien changer seul.
- S'engager, c'est faire acte de citoyenneté, s'engager dans la vie publique, la res publica.
- pour certains (es), l'action individuelle au quotidien suffit et a valeur d'engagement, pas besoin de rentrer dans un système

L'ENGAGEMENT : UN ACTE POLITIQUE ?
- c'est un acte politique au sens premier du terme, quelque soit cet engagement qu'il soit associatif, politique ... ou de simple citoyen par ses actes quotidien, notamment la manière de consommer ou de ne pas consommer ...
- c'est avoir le courage de s'exposer aux autres, sachant que seul on ne peut pas y arriver et si personne ne s'engage ... C'est aussi le risque d'être déçu.
- pression populaire forte = démarche opérante pour infléchir des décisions, avec le relais de partis politiques
- exemple : les Amap : cela permet de sortir des sentiers habituels de la consommation qu'on nous propose (impose), consommer local, des produits sains, en rencontrant producteurs et consommateurs ... mais cela dérange les élus et leurs positions vis à vis des commerçants, notamment des grandes surfaces à qui ils acceptent bien volontiers des extensions ...
- 1 flocon de neige sur une branche, pas d'effet, mais si 50 000, la branche casse (l'union fait la force).

COMMENT S'ENGAGER ?
- pas de voie normale pour l'engagement . Cela peut être une initiative personnelle, ou se faire par le biais de connaissances, d'amis ...
- difficultés à faire le bon choix, par exemple l'adhésion à un parti politique.

VALEUR DE L'ENGAGEMENT
- avoir une société civile forte, des contre-pouvoirs
- pour certains (es), l'action individuelle au quotidien suffit et a valeur d'engagement (si tout le monde le faisait ...), pas besoin de rentrer dans un système de représentation. Des petites victoires suffisent pour avancer
- pour d'autres, l'action collective est irremplaçable, notamment pour lutter contre les injustices, le goût du pouvoir, de l'argent ... L'individu à lui tout seul ne peut changer une société en profondeur. Et aujourd'hui, plus que jamais, les enjeux sociaux, environnementaux, politiques ....sont gigantesques.
- s'engager dans la vie syndicale, être juge des Prud'hommes pour défendre et rétablir les droits des salariés en France, rétablir des injustices, le faire de façon bénévole et avec professionnalisme, c'est une valeur inestimable, et une autre forme d'engagement
- être élu socialiste et payer l'ISF ? Cohérence ?
- Pierre Rahbi : "je fais ma part"
- l'élu doit venir de la base, pas parachuté, cf les Etats généraux, le tiers-état en 1789. Revenir aux notions essentielles qui fonde une démocratie.

UNE CRISE DE L'ENGAGEMENT ? COMMENT M'INFORMER OBJECTIVEMENT ?
- je n'ai pas la possibilité de suffisamment m'informer, ou cet accès ne m'est pas donné. Exemple du Référendum sur l'Europe. Comment avoir un esprit critique, se faire une opinion permettant un choix en toute connaissance de cause sans avoir les informations nécessaires ? On dirait que tout est fait pour que les citoyens n'en sachent qu'un minimum. Pourtant, il est possible de lire le traité, d'avoir accès à l'information, chercher l'information la plus objective et complète, c'est aussi cela s'engager. Mais tout le monde en a-t-il les moyens ? Ce n'est peut-être pas à la portée de tout le monde.. Et si le but, justement, était de maintenir les gens dans une certaine ignorance ? L'éducation que les parents peuvent donner à leurs enfants permet de développer très jeunes esprit critique, curiosité intellectuelle, sens de l'engagement mais là encore ce n'est pas le cas dans toutes les familles. Le niveau social est-il un critère ? Et l'école joue-t-elle encore ce rôle ?
- l'action syndicale a toujours toute sa valeur, mais le taux de syndicalisation est de l'ordre de 6 à 8 % aujourd'hui en France (alors qu'il était de l'ordre de 40 % après guerre). Pourquoi une telle fuite de l'engagement alors que les droits des salariés sont plus que jamais bafoués, que les reculs sociaux se multiplient en même temps que les fermetures d'usine, les délocalisations ... ?
- en politique, crise de confiance forte vis à vis des élus, de ceux qui nous représentent. A croire que dès qu'on est élu, on rentre dans le moule du pouvoir, de la politique politicienne, du goût de l'argent ...
- envie que tout cela change, que ce soit au niveau syndical, politique.
Frustration que la société civile ne puisse pas avoir plus de poids. Exemple de la privatisation de la Poste, d'Edf ... le pouvoir décide contre l'avis majoritaire. Mais le problème, c'est qu'on continue à élire ces mêmes élus. Pourquoi ne laisse-t-on pas une chance à un parti dont le programme respecte les valeurs auxquelles la majorité de la population aspire ? A-t-on peur du changement à ce point ? Exemple de l'Islande qui est un pays exsangue financièrement aujourd'hui, dont la population a jeté dehors les élus libéraux d'hier qui les ont menés à la faillite et qui étaient au service des pouvoirs économiques, et qui se tournent aujourd'hui vers les partis de gauche comme les Verts, par exemple. Mais quel cadeau empoisonné pour ces élus. N'attendons pas la crise, ou plutôt l'accentuation de la crise pour faire les bons choix.
- valeur du bulletin de vote. Pour certains (es) plus aucune, pour d'autres au contraire c'est par là que le changement viendra ... ou aussi malheureusement par de nouvelles crises sociales et écologiques. Mais si je ne vote pas, d'autres le feront à ma place
- constat que les gens sont endormis par les médias, notamment les télévisions, et que les hommes politiques en usent et en abusent. Les effets de Com remplacent les décisions et les débats de fond.
- phénomène d'imitation des classes sociales vers le mode de vie des plus riches,. Ces derniers exploitent à merveille cette aspiration, pour leurs bénéfices.
- Marx a dit que "tout enrichissemnt ne peut venir que du travail" et Albert Jacquard a également décrit les effets pervers des dérives financières , notamment du pourcentage par rapport aux intérêts cumulés ...L'argent tient le monde. Opter pour une banque coopérative, ok, permet un choix de consommation différent. Mais pb, très peu d'offres. Le Crédit coopératif ok, mais appartient quand même au groupe Banque Populaire. Et les banques mutualistes sont allées comme les autres sur les marchés financiers. Dérives, absences de contrôles, de contre pouvoirs, ...
- pillage des ressources des pays africains par les occidentaux au détriment des habitants : combien d'enfants n'ont jamais bu un verre d'eau claire ?
- où est l'intellectuel aujourd'hui, celui dénonce ... ? On manque de saltimbanques (saltimbanques, euh, humour), de poètes, de rêveurs.
- commerce équitable : l'est-il vraiment ? Question pas tranchée.
- débat sur l'identité nationale : qui va se lever ? Qui va aller dans la rue ? S'opposer ? Les empêcher de tenir les débats ? Qui va dénoncer le fond malsain de ce débat ?
- ne pas sous estimer la capacité des MultiNationales à récupérer le bio. Déjà la notion de développement durable engendre d'incroyables dérives et manipulations

(Compte-rendu rédigé par Patrice Knorr )