mercredi 28 juillet 2010
12ème Café-Repaire
Soirée animée brillamment par François Herrb, la discussion sur le thème du tourisme a fait la part belle aussi à l'idée du voyage, de la rencontre, et même de la perte d'identité culturelle avec l'agonie du dialecte alsacien. Mais aussi du tourisme de masse, de la néo-colonisation, de l'acculturation, de l'empreinte écologique, du tourisme "solidaire", de l'aide apportée physiquement ou financièrement, ....Un compte-rendu plus consistant sera fait prochainement.
vendredi 9 juillet 2010
12ème Café-Repaire mardi 27 juillet 2010
Le tourisme, facteur aggravant ou solution aux inégalités dans le monde ?
Animé par François Herrb
- Une histoire du tourisme. D'un luxe de riches à un loisir de masse, Stéphane Lecler Alternatives économiques n°271, juillet 2008
- L'impossible voyage. Le tourisme et ses images, Marc Augé, Payot & Rivages, Paris, 1997
- La Planète disneylandisée, Sylvie Brunel, éditions Sciences Humaines, 2006
François Herrb
Animé par François Herrb
Qu’est-ce que le tourisme ? Né au 17e siècle avec le Grand Tour aristocratique, ce phénomène touche aujourd’hui toutes les sociétés. Il provoque les plus importantes migrations que l'humanité ait jamais connues. 898 millions de personnes ont voyagé hors de leur pays en 2007 à des fins touristiques, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Et l'arrivée des touristes chinois et des pays émergents devrait encore grossir ces flux dans les prochaines années. En France, le secteur du tourisme engendre 6,5% du produit intérieur brut (PIB) national.
Plébiscité comme un outil de développement économique, dénoncé comme un nouveau colonialisme, il est au cœur des débats sur la mondialisation de la culture.
Il est souvent reproché au touriste - ce "pèlerin moderne qu'aucune foi n'anime" selon l'expression du sociologue Jean-Didier Urbain - sa superficialité, son caractère grégaire, son indifférence aux sites visités, sa négation de l'art du voyage. S'y ajoute aujourd'hui une critique environnementale (destruction de sites naturels, émissions de gaz à effet de serre liées au transport) et politique (marchandisation des sites et des paysages, pratiques néocoloniales vis-à-vis des populations locales).
En réponse à cela, un commentaire parmi d’autre sur un forum consacré aux voyages :
"On lit partout les considérations éthiques sur le tourisme, le tourisme équitable, le tourisme humanitaire, le coté rapace du touriste, colonisateur qui modifie le tissu local avec son pognon. Il y a finalement un gros sentiment de culpabilité du voyageur envers les pays visités (du tiers monde). Je vais faire court : bullshit !! L'occident est par essence impérialiste et colonisateur et je pense qu'on exploite plus le tiers-monde chez soi en France en consommant (nourriture subventionnée par la CEE qui génère le dumping alimentaire, énergies en grande quantité, drogues) qu'en y voyageant. Voyager au tiers-monde, c'est finalement redistribuer un tout petit peu de l'argent que le système nous a obligé de leur voler pour les rétribuer finalement très modestement de ce qu'ils ont à nous apprendre ou des merveilles naturelles qu'ils nous laissent regarder."
Alors que près de 40 % des Français ne partent pas en vacances, les mobilités de loisirs sont aussi un révélateur des inégalités sociales. Les destinations se déclinent selon les classes de la société et les saisons, dessinant une géographie sociale sans cesse réinventée. Les destinations touristiques, élues par des précurseurs en quête de distinction sociale, se diffusent ensuite dans la société par imitation et démocratisation, poussant les élites du moment à inventer sans cesse de nouvelles pratiques pour demeurer à l'écart des foules. Dernière illustration du phénomène : pour 200 000 dollars par tête, il est possible depuis cette année de s'offrir un voyage dans l'espace…
Sources :
- Sociologie du tourisme, Saskia Cousin et Bertrand Réau, La Découverte, collection Repères N° 535Plébiscité comme un outil de développement économique, dénoncé comme un nouveau colonialisme, il est au cœur des débats sur la mondialisation de la culture.
Il est souvent reproché au touriste - ce "pèlerin moderne qu'aucune foi n'anime" selon l'expression du sociologue Jean-Didier Urbain - sa superficialité, son caractère grégaire, son indifférence aux sites visités, sa négation de l'art du voyage. S'y ajoute aujourd'hui une critique environnementale (destruction de sites naturels, émissions de gaz à effet de serre liées au transport) et politique (marchandisation des sites et des paysages, pratiques néocoloniales vis-à-vis des populations locales).
En réponse à cela, un commentaire parmi d’autre sur un forum consacré aux voyages :
"On lit partout les considérations éthiques sur le tourisme, le tourisme équitable, le tourisme humanitaire, le coté rapace du touriste, colonisateur qui modifie le tissu local avec son pognon. Il y a finalement un gros sentiment de culpabilité du voyageur envers les pays visités (du tiers monde). Je vais faire court : bullshit !! L'occident est par essence impérialiste et colonisateur et je pense qu'on exploite plus le tiers-monde chez soi en France en consommant (nourriture subventionnée par la CEE qui génère le dumping alimentaire, énergies en grande quantité, drogues) qu'en y voyageant. Voyager au tiers-monde, c'est finalement redistribuer un tout petit peu de l'argent que le système nous a obligé de leur voler pour les rétribuer finalement très modestement de ce qu'ils ont à nous apprendre ou des merveilles naturelles qu'ils nous laissent regarder."
Alors que près de 40 % des Français ne partent pas en vacances, les mobilités de loisirs sont aussi un révélateur des inégalités sociales. Les destinations se déclinent selon les classes de la société et les saisons, dessinant une géographie sociale sans cesse réinventée. Les destinations touristiques, élues par des précurseurs en quête de distinction sociale, se diffusent ensuite dans la société par imitation et démocratisation, poussant les élites du moment à inventer sans cesse de nouvelles pratiques pour demeurer à l'écart des foules. Dernière illustration du phénomène : pour 200 000 dollars par tête, il est possible depuis cette année de s'offrir un voyage dans l'espace…
En réaction à ces excès se développent des formes de tourisme alternatives, moins consommatrices et davantage respectueuses des populations et de l'environnement (écotourisme, tourisme social ou solidaire).
Ainsi on peut voir le tourisme à la fois comme un révélateur des inégalités à différentes échelles (dans le monde et au sein des sociétés) et comme une cause aggravante de ces inégalités ou comme un moyen de les réduire.
Ainsi on peut voir le tourisme à la fois comme un révélateur des inégalités à différentes échelles (dans le monde et au sein des sociétés) et comme une cause aggravante de ces inégalités ou comme un moyen de les réduire.
Sources :
- Une histoire du tourisme. D'un luxe de riches à un loisir de masse, Stéphane Lecler Alternatives économiques n°271, juillet 2008
- L'impossible voyage. Le tourisme et ses images, Marc Augé, Payot & Rivages, Paris, 1997
- La Planète disneylandisée, Sylvie Brunel, éditions Sciences Humaines, 2006
François Herrb
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